La nouvelle ministre de la culture a mis hier les pieds dans le plat : "Hadopi n'a pas rempli sa mission", a-t-elle notamment déclaré dans un entretien accordé à Boris Manenti du Nouvel Observateur.
Évoquant la mission de concertation qu'elle a confié à Pierre Lescure à la mi-juillet concernant les contenus culturels numériques et l'exception culturelle, Aurélie Filippetti remarque que les résultats de la HADOPI (Haute autorité pour la diffusion et la protection des œuvres sur Internet) sont plutôt décevants et "chers" en regard des moyens de financement qui lui ont été alloués.
Des crédits à réduire au titre des efforts budgétaires
La ministre n'a cependant pas voulu "statuer sur les conclusions d'une mission qui démarre tout juste" et dont le rapport sera rendu en mars 2013, mais elle n'écarte aucune décision quant au maintien ou non de la Hadopi, et déclare "En attendant, dans le cadre d'efforts budgétaires, je vais demander que les crédits de fonctionnement de l'Hadopi soient largement réduits pour l'année 2012".
Des sanctions disproportionnées selon la ministre
Enfin, Mme Filippetti déclare que "la suspension de l'accès à internet me semble une sanction disproportionnée face au but recherché".
Où la ministre rejoint les détracteurs de la loi Hadopi
Des déclarations qui ne manqueront pas de conforter tous ceux qui n'ont cessé de critiquer l'usine à gaz, bien dans l'esprit administratif français de la loi et de la Haute autorité ainsi créée et de dénoncer son inefficacité native puisqu'il a toujours été établi que les vrais pirates peuvent user de toutes sortes de voies de contournement technique pour continuer à pirater en toute impunité.
Un affaire à suivre, donc, tout autant que l'ensemble des conclusions de la mission Lescure.
Lire l'entretien sur le site du Nouvel Obs :
http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20120801.OBS8587/aurelie-filippetti-je-vais-reduire-les-...
