Depuis une décennie environ, on entend parler de dématérialisation. Dématérialisation des marchés publics, du commerce, etc. tout en voyant poindre la lettre "e" comme "électronique" : ainsi apparaissent le e-commerce la e-administration et bien sûr l'e-réputation, dont Les Infostratèges se sont fait une spécialité.
Mais voici venir la cohorte des innovations qui se fondent sur une pratique à distance. Si le téléenseignement, et la téléconférence sont déjà anciens, la télémédecine en est encore à ses premiers pas.
C'est qu'il s'agit cette fois de pratiquer un art et une science qui se fondent sur la présence du patient auprès du praticien : psychologiquement, on franchit une étape en laissant à penser qu'on pourrait soigner, voire opérer à distance. Même si les ambitions de la télémédecine ne vont pas aussi loin, un certain nombre d'actes peuvent déjà être effectués à distance. L'enjeu s'avère d'autant plus urgent en France que notre pays commence à manquer de praticiens également répartis sur le territoire.
Un décret pour encadrer la télémédecine
Une étape vient d'être franchie : le décret n°2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine a été publié au Journal officiel du 21 octobre : il crée un nouveau chapitre VI au titre Ier du Livre III de la sixième partie du code de la santé publique (partie réglementaire : articles R.6316-1 à 11).
Ce chapitre definit les actes qui relèvent de la télémédecine, au sens de l'article L.6316 du même code et leur organisation.
Il s'agit des "actes médicaux, réalisés à distance, au moyen d'un dispositif utilisant les technologies de l'information et de la communication".
Sont notamment définis les actes de télémédecine suivants (article R.6316-1) :
- La téléconsultation ;
- La téléexpertise ;
- La télésurveillance médicale ;
- La téléassistance médicale.
L'édito du président du CATEL, en marge des Assises du numérique
Pour marquer à la fois cette importante étape et illustrer sa future intervention aux Assises du numérique du 25 novembre prochain (notre actualité du 5 novembre) qui vont notamment traiter du sujet, Didier Robin, Président du CATEL (Club des acteurs de la télésanté) a publié un éditorial intitulé "Télémédecine : ouvrez la bouche et faites « @ » s’il-vous-plaît" disponsible sur le site des Assises.
Il met l'accent sur la révolution que constitue ce nouveau phénomène de télésanté ou télémédecine, mais aussi sur les freins psychologiques au développement de ces pratiques.
Face aux engouements excessifs dus aux phénomènes de mode et aux résistances au changement, inhérentes à la psychologie humaine, l'auteur conclut par "La juste mesure : ni diabolisation, ni idéalisation", à savoir une attitude constructive et réaliste.
Quand on faisait de la télémédecine sans le savoir...
Après tout, il n'y a pas si longtemps, on pouvait encore téléphoner à son médecin "de famille", étant à l'autre bout de la France ou du monde pour lui demander un conseil alors qu'on ne pouvait physiquement le consulter. On faisait déjà de la télémédecine...
Lire l'éditorial de Didier Robin :
http://assisesdunumerique.fr/index.php/edito/telemedecine_ouvrez_la_bouche_et_faites_sil-vous-plait/
Le décret du 19 octobre sur Légifrance :
www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;?cidTexte=JORFTEXT000022932449&categorieLien=id
Le chapitre VI du titre 1er du livre III de la sixième partie du code de la santé publique (partie réglementaire), issu du décret :
www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idArticle=LEGIARTI000022934375&idSection...
Le site du CATEL :
www.catel.pro
Le portail Télémédecine :
www.telemedecine.org
