L'ISOC s'intéresse à l'évolution de l'Internet dans le monde à travers ses différents aspects : pratique de l'Internet, sans oublier ses conséquences sociales, politiques et techniques.
Il faut se remettre dans un contexte particulier qui voyait l'Internet - dès 1992 - se développer à une vitesse vertigineuse. Si cette croissance était encore très concentrée en Amérique du Nord, on assistait - dans le même temps - à un retrait progressif des institutions publiques américaines qui avaient jusqu'alors assuré son financement.
Le pari des animateurs de l'ISOC consistait dès lors à accompagner la croissance du réseau qui débordait de son cadre initial pour s'engager dans un développement à l'échelle mondiale.
Dès sa création, l'ISOC a donc joué un rôle important dans la coordination et le développement du réseau au-delà de la zone des pays les plus riches : Europe de l'Est, Asie, Amérique du Sud, Afrique.
L'objectif de l'ISOC est de promouvoir et de coordonner le développement des réseaux informatiques dans le monde.
C'est en 1989 que l'IAB - futur conseiller technique de l'ISOC - avait créé deux structures importantes : l'IETF (Internet Engineering Task Force) et l'IRTF (Internet Research Task Force). Après la création de l'ISOC, l'IAB propose de se placer sous les auspices de cette nouvelle instance de l'Internet.
C'est alors que l'ISOC va créer l'IESG (Internet Engineering Steering Group), une organisation chargée de valider les normes techniques développées par les groupes de travail et qui est composée de membres de l'IETF, de l'IAB et de l'ISOC.
En 2005, l'ISOC apparaît comme l'autorité morale et technique la plus influente dans le monde de l'Internet. Elle assure le financement et la défense des intérêts des instances suivantes : IAB, IRTF, IESG, IETF.
A la tête de l'ISOC, on trouve le Conseil de Gestion (« Board of Trustees ») qui est élu par les membres de l'association. Le Conseil de Gestion est l'instance qui est chargée de prendre les décisions de l'Internet à l'échelon mondial. Il ne peut pas être composé de plus de 20 membres, élus pour une période de 3 ans.
L'association regroupe 7800 membres (personnes physiques) venant de 125 pays, ainsi que 129 organisations qui peuvent aussi bien être des agences gouvernementales, des enregistreurs (registrars), des industriels que des centres de recherche (Nokia, Thales, APNIC, Google, Microsoft, Alcatel, European Laboratory for Particle Physics - CERN -, Stockholm University, IIT - Institute for Informatics and Telematics -, Defense Information Systems Agency, etc.). La liste complète des organismes membres est disponible à l'adresse suivante : http://www.isoc.org/orgs/index.shtml.
L'ISOC publie également la revue trimestrielle « On the Internet » à destination de ses membres. Mais il existe une version électronique disponible sur le site web de l'ISOC (« e-OTI »pour « OnTheInternet Electronic Edition » : http://www.isoc.org/oti/).
L'ISOC possède des « chapitres » dans de nombreux pays, dont un chapitre français, l'ISOC France (http://www.isoc.fr/) et une section québécoise, ISOC Québec (http://www.isoc.qc.ca).
Le Chapitre français de l'Internet Society est une association loi de 1901 qui compte parmi ses membres aussi bien des personnes physiques que des personnes morales. Tout en étant partie prenante de l'organisation internationale, l'ISOC France inscrit sa démarche dans une optique française et européenne. C'est à ce titre que cette association joue un rôle de carrefour pour les divers acteurs (industriels, FAI, etc.) qui participent au développement de l'Internet de demain.
Pour bien comprendre l'importance du chapitre français, il semble utile de reproduire ce texte issu du site Wikipedia et qui décrit les objectifs de l'ISOC France (http://fr.wikipedia.org/wiki/Isoc_France) :
« Favoriser une présence française forte sur l'Internet et assurer la promotion du multiculturalisme sur ce réseau. Encourager la présence de scientifiques français dans les instances d'élaboration de standards [normes} (comme par exemple l'IETF), dans les groupes de travail ainsi que dans les lieux de concertation. Promouvoir les initiatives et expériences françaises et francophones. Favoriser les échanges sur les plans tant national qu'international dans la communauté des utilisateurs du Net. Être, auprès des pouvoirs publics, des opérateurs de télécommunication, des éditeurs, des fournisseurs de contenus, un interlocuteur reconnu pour traiter des différents aspects (légaux, techniques, sociologiques) liés à l'Internet.
Les activités du Chapitre français.
Fonctionner à partir de groupes thématiques réunis sur le Net. Le Chapitre fonctionne d'abord à partir de groupes thématiques qui se réunissent « virtuellement » sur les réseaux. Chaque groupe travaille sous le contrôle d'un animateur chargé de susciter et synthétiser les contributions des participants. Les groupes sont ouverts aux personnes non membres du Chapitre. Les comptes rendus des activités des différents groupes sont résumés dans la revue trimestrielle de l'association, et les divers documents, publiés sur le serveur du Chapitre français (http://www.isocfrance.org/). Débattre des questions d'actualité. Organisés par le Chapitre, ces débats sont placés sous la responsabilité d'un membre compétent, avec la collaboration éventuelle de partenaires (presse, associations et autres). Ce Chapitre entend ainsi publier des débats et documents indépendants, représentatifs de la voix des internautes français et francophones, et apporter une garantie de sérieux et de crédibilité auprès des acteurs concernés (mais souvent désorientés) qui, en France, se saisissent du « phénomène Internet ».
|cc| Fabrice Molinaro - octobre 2005
Voir aussi : Fiches sur le W3C, l'IAB, l'IANA, l'IESG, l'IETF, et l'IRTF, ainsi que, pour le rôle de l'ICANN, Les noms de domaine génériques.