Habités par la "sacro-sainte" manie classificatoire conceptuelle, « à la française » - que nous opposerons à l'approche pragmatique anglo-saxonne - les responsables des bonnes écoles documentaires se sont ingéniés à trouver un terme générique qui englobe l'ensemble des opérations réalisées par un documentaliste.
En grattant bien chacun finit par aboutir à la classique distinction entre traitement et recherche, les deux mamelles - croit-on - de la documentation, partie intégrante de la non moins obsessionnelle « chaîne documentaire » dite de Jacques Chaumier puisque chacun croit - sauf lui ! - qu'il en est l'inventeur. Tout comme l'oeuf et la poule - si l'on nous autorise ce conflit de métaphores - on ne sait jamais lequel des deux ensembles, traitement ou recherche, prévaut sur l'autre. C'est là que le conceptualisme français trouve ses limites.
A. Des petites boites dans des grandes boites
Habités par la "sacro-sainte" manie classificatoire conceptuelle, « à la française » - que nous opposerons à l'approche pragmatique anglo-saxonne - les responsables des bonnes écoles documentaires se sont ingéniés à trouver un terme générique qui englobe l'ensemble des opérations réalisées par un documentaliste. En grattant bien chacun, finit par aboutir à la classique distinction entre traitement et recherche, les deux mamelles - croit-on - de la documentation, partie intégrante de la non moins obsessionnelle « chaîne documentaire » dite de Jacques Chaumier puisque chacun croit - sauf lui ! - qu'il en est l'inventeur. Tout comme l'oeuf et la poule - si l'on nous autorise ce conflit de métaphores - on ne sait jamais lequel des deux ensembles, traitement ou recherche, prévaut sur l'autre. C'est là que le conceptualisme français trouve ses limites.
Si l'on a beaucoup glosé dans les bonnes maisons sur la nature et le qualificatif de la recherche (documentaire ? d'information ?) on s'est très vite accordé pour nommer « traitement de l'information » l'ensemble des opérations réalisées sur l'information par les documentalistes. Et sans plus chercher, on a casé dans ce sac bien commode, les bonnes vieilles pratiques : catalogage, indexation, résumé, voire synthèse, pour les pédagogies plus ambitieuses. L'étiquette de la bouteille avait été changée. On avait ainsi procédé au lifting déjà signalé (Le métier de documentaliste, un malentendu...), consistant à passer du mot document au mot information. Mais avait-on pour autant renouvelé les contenus ? Hélas non, tant il est vrai que les traditions et les scléroses mentales sont tenaces.
B. Définir les concepts
Nos humanités nous ont appris que lorsqu'on aborde un concept, on le définit. Qu'est-ce donc que le traitement de l'information ? Il semble inévitable de prendre chaque mot pour le définir. Les surprises commencent.
1. L'information : un superbe flou artistique
Qui dit traitement de l'information, dit information... Si étrange que cela paraisse, on chercherait vainement une définition sérieuse délivrée dans les enseignements ou dans les manuels. L'esquive semble de règle. Nous n'ignorons rien de l'information scientifique, de l'information journalistique, juridique, économique, etc. mais jamais personne ne se hasarde à définir le mot information lui-même dans les enseignements. On s'en tire par l'affirmation d'une sorte de présupposé, de notion implicite et évidente - nous n'oserons pas parler d'imaginaire ou d'inconscient collectif - qui fait que « tout le monde voit bien ce qu'on entend par information ». Quel professionnel pourra nous rétorquer tranquillement qu'on lui a défini dès le début de sa formation le concept d'information et qu'il campe solidement dessus depuis lors, puisque c'est la base même de son métier ? N'est-il donc pas étonnant de fonder entièrement le secteur d'activité des professionnels de l'information sans jamais définir sa matière première ? Nous ne savons donc toujours pas sur quoi nous travaillons ! Pour l'identité d'un métier, on peut mieux faire...
La plupart des bons auteurs bottent en touche. Jaques Maniez a le mérite de poser ouvertement la question « faut-il définir le mot ‘information' ? » et souligne que « certains préfèrent voir en cette notion une donnée a priori, indéfinissable, mais perçue clairement de façon intuitive » (Jacques Maniez : Actualités des langages documentaires. — Paris : ADBS, 2002. — p.39.) . Sachons lui être gré d'annoncer franchement la couleur. Mais quant à l'évidence intuitive du concept, nous préférerions plus de cartésianisme au sens le plus haut du terme... Une démarche plus scientifique y gagnerait pour les fondements d'un métier, à tout le moins d'une fonction, en quête d'orientation, de sens.
Quelle que soit la difficulté de la définition, il y aurait donc un premier enseignement à réaliser sur l'histoire la théorie de l'information. Même sans tomber sur une définition infaillible, imparable et donc doctrinaire, de travailler sur le concept, s'y confronter pour prendre la mesure de sa complexité, tenter de le définir par ce qu'il n'est pas, le cerner par ce qu'il véhicule (voir pour exemple Document, donnée, information, connaissance, savoir ou Document et information) il nous semblerait plus constructif.
2. Traitement : soyons ouverts
Le terme générique de traitement invite à la plus grande ouverture. Qui donc a décrété que le traitement documentaire de l'information se bornerait à ne réaliser des opérations intellectuelles que sur des documents constitués ? Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'un document ? Et qui aurait décrété que les seuls traitements documentaires acceptables soient les sempiternels (mais nécessaires) catalogage, indexation, résumé... ?
Si par traitement de l'information on entend tout type d'opération intellectuelle sur des unités d'information, alors les enseignements sont très largement parcellaires et incomplets. S'ils se bornent à n'inculquer que les méthodes propres à chacune des opérations énumérées précédemment, ils sont sclérosés et sans réelle envergure intellectuelle. C'est voir la fonction documentaire par le petit bout de la lorgnette. C'est ce dont se plaignent aujourd'hui beaucoup d'anciens diplômés.
On nous objectera qu'en une petite année de formation, il faut bien viser à l'efficacité pour assurer des débouchés immédiats. Réserve faite de l'opportunité discutable de certains choix pédagogiques (catalogage surdimensionné par rapport aux besoins du terrain), l'objection touche du doigt notre critique contre des formations émiettées et trop courtes.
3. Qu'est-ce que le traitement de l'information ?
Nous l'avons souligné au passage, il s'agit de toute opération intellectuelle sur des données qui ont du sens. À cette définition, on ajoutera que ces données doivent être utiles à d'autres usagers. Sinon pourquoi les traiter dans le contexte d'un groupe social tel que l'entreprise ?
C'est alors qu'on peut être pris de vertige. En effet, le journaliste qui prend des notes, accumule des informations sur un sujet ou un événement pour composer un article, ne fait-il pas déjà du traitement de l'information jusque dans la rédaction de son article ? Le comptable qui aligne des chiffres et les présente selon les normes d'un plan comptable ne traite-t-il pas aussi, à sa manière, de l'information ?
On le comprend, le traitement de l'information n'est pas l'apanage des documentalistes. On comprend aussi, autour de ces exemples, qu'il y a une chaîne de production informationnelle traitant ou retraitant des sources d'information, de première main ou dans un circuit de transmission intermédiaire.
Le documentaliste est classiquement au milieu de cette chaîne, entre la production première et le retraitement ultérieur. Mais alors, s'il est cet intermédiaire, cette interface comme on s'est plu, à le dire à une certaine époque, ne doit-il pas s'efforcer de comprendre les divers codes dans lesquels sont produites les sources d'information ? Pour prendre un exemple clair, l'intermédiaire ne doit-il pas être à même de lire et de comprendre un bilan d'entreprise ? une série statistique ? les cotes d'un plan d'architecte ou celles du dessin d'une machine ?
Lorsqu'on forme des chartistes, on leur enseigne l'écriture ancienne pour qu'ils puissent déchiffrer les signes sur lesquels ils seront appelés à travailler.
Toutes choses égales par ailleurs, des professionnels du traitement de l'information dignes de ce nom doivent pouvoir décrypter les signes sur lesquels ils devront travailler, pour être à la hauteur de leur fonction documentaire.
Nous sommes bien loin des techniques documentaires classiques héritées des bibliothèques littéraires. Et pourtant, nous sommes au cœur des enjeux documentaires de l'entreprise déjà évoqués (Rendez-vous manqués 1).
4. Traitement de l'information et neutralité
Mais l'information, on le sait depuis longtemps, n'est pas un bien comme un autre, elle est l'objet d'enjeux de pouvoir, elle est même devenue aujourd'hui, non plus au service des guerres, mais arme de guerre elle-même. Dans ce contexte, il convient d'aiguiser le sens critique de professionnels qui, plus que tous autres, ne doivent pas s'en laisser conter et doivent être capables de valider ou de recouper l'information pour en soupeser la fiabilité. Nous sommes toujours atterrés de voir de jeunes diplômés croire encore naïvement, à l'objectivité de certains médias, pourtant bien connus pour leurs orientations. Un minimum de développement du sens critique, d'entraînement à recouper les sources, à rechercher et à comparer la diversité des opinions et points de vue semble une des conditions de base pour former des professionnels sérieux.
C. Refonder les enseignements de traitement de l'information
Le but d'une formation digne de ce nom en management de l'information serait de faire des diplômés, des professionnels largement polyvalents à un haut niveau. Il s'agit donc pour eux d'apprendre à maîtriser le traitement de l'information dans tous les sens et dans tous les champs d'activité, les plus courants. Cette compétence polyvalente ne peut s'obtenir qu'avec une pratique pré professionnelle poussée assez loin, un entraînement favorisant la souplesse intellectuelle et une culture générale en sciences de l'information qui soit le roc sur lequel se fonde la professionnalisation. Faute de cette triple exigence, on ne pourra former que par saupoudrage, des professionnels au rabais, qui souffriront toute leur vie, d'un manque de fondations professionnelles, et d'une image chaotique ; il n'est pas nécessaire d'insister sur cette dimension, hélas trop connue...
1. Les fondements théoriques d'une formation sérieuse
En tant que juriste, nous avons le souvenir d'avoir étudié, entre autres, le droit romain. Matière parfaitement inutile en soi, puisque nous croyons savoir que l'Empire romain a disparu depuis longtemps... Mais cette longue fréquentation d'une des origines de notre actuel droit donne à tous les juristes, cet arrière-plan, cette culture fondamentale qui sert de terreau pour la compréhension, nous aimerions dire l'intelligence du droit dans son ensemble. De même, le étudiants en droit s'arrêtent longuement en première année sur les fondements théoriques du droit : qu'est-ce que la norme juridique ? quelles sont les écoles de droit dans l'histoire de l'humanité ? etc. Là encore, ces bases sont absolument nécessaires pour la bonne intelligence de la matière. Même si on les perd de vue par la suite, on est passé par ce moule intellectuel irremplaçable.
Il devrait en être de même pour les formations au management de l'information.
Histoire de l'information et des domaines connexes
Un véritable enseignement de l'histoire de l'information, de la connaissance et des documents semble indispensable. Il ne nous appartient pas dans le court espace que nous avons choisi ici de nous arrêter en détail sur les contenus.
Apports théoriques autour de l'information
De la même manière il conviendrait d'envisager de véritables enseignements théoriques sur l'information, le savoir et la connaissance. Il ne s'agit pas de s'arrêter à quelques définitions assénées pour la forme, mais bien de conduire une réflexion qui favorise le prise de conscience du rôle si particulier de cette matière première qu'est l'information. Il ne s'agit pas non plus de rester dans la béate contemplation d'un monde de l'information unicolore mais bien de montrer que cette denrée de base peut aussi devenir objet de manipulation et devenir une arme. C'est pourquoi il conviendrait d'étudier de près les techniques de désinformation, de guerre de l'information et autres mécanismes de malhonnêteté intellectuelle qu'il est toujours intéressant de démonter pour mieux comprendre comment ils fonctionnent et éviter de s'y laisser prendre.
Bref, il s'agit de former de vrais experts en traitement de l'information en tous genres. On le voit, nous sommes loin du catalogage, et de l'indexation, si bien étudiés soient-ils.
2. Élargir la notion de traitement de l'information
À la pédagogie du « tu dois » dans laquelle on se borne à montrer à l'élève comment il doit pratiquer une technique aussi étriquée que l'indexation à partir d'un thésaurus ou la description bibliographique à l'aide de la norme ZZ... et surtout pas de la norme XX, il convient d'ouvrir largement la notion de traitement de l'information.
Sortir de la gangue du catalogage
La description bibliographique est une excellente école de rigueur intellectuelle. C'est en sens qu'il faut la présenter et continuer à l'enseigner : non comme une fin en soi, mais comme une discipline intellectuelle transposable dans bien d'autres cas de figure professionnels. Exemple de transposition : les normes de description de documents telles que HTML, mais surtout XML. Autre exemple moins spectaculaire : le mode plan des traitements de texte permet déjà de mettre en œuvre une rigueur de traitement dont seuls quelques esprits rebelles ne peuvent admettre l'intérêt.
Libérer l'analyse documentaire
L'analyse documentaire doit, elle aussi, être replacée dans une perspective plus large et plus exaltante que la simple confection de notices bibliographiques complètes avec de beaux résumés bien rédigés. Il s'agit d'extraire la substantifique moelle du carcan de ces seules techniques pour en montrer l'intérêt universel. En effet, quelqu'un qui maîtrise le traitement intellectuel de l'information est à même de formuler ou de reformuler de l'information puisque traitement de l'information il y a.
Ainsi il sera autant capable de réécrire, de contracter les textes sous divers angles (résumé indicatif, informatif, critique, synthétique, synthèse), mais aussi d'annoter ses lectures de toutes natures avec plus de pertinence car il aura acquis une méthode universelle de repérage des concepts. Il pourra a rédiger des textes calibrés comme on l'exige souvent dans la presse et dans l'édition, sachant soupeser chaque mot essentiel, chasser les mots inutiles, les tournures de styles creuses, etc.
3. Diversifier les techniques de traitement de l'information
La sempiternelle triade Description bibliographique (ou catalogage), Indexation, Résumé a vécu comme fin en soi.
La statistique, voie royale méconnue
Nous avons toujours été étonnés de la criante ignorance des professionnels en matière de statistiques. Il s'agit là pourtant, d'une des toutes premières techniques de traitement de l'information aussi universelle que le résumé. La statistique se met au service de toutes les sciences, de toutes les méthodes expérimentales, elle sous-tend également les méthodes des sciences sociales. Qui a décrété que cette technique ne doive pas être enseignée dans les écoles documentaires ?
Nous nous rappelons avoir voulu implanter les enseignements de statistique à l'INTD. Cela s'est soldé par un échec, au bout de quelques années, faute d'avoir trouvé l'enseignant capable d'inculquer l'esprit de la méthode, en moins de 30 heures de cours - minimum exigé par un statisticien de métier qui sans cela refusait de saupoudrer quelques bribes de son savoir. Avec le recul, nous pouvons regretter de n'avoir pas trouvé l'enseignant capable de communiquer en peu d'heures, l'essentiel de la matière, comme nous en avons connu en DESS de gestion. Mais d'un autre côté, n'est-ce pas à nouveau, mettre le doigt sur le manque de profondeur des formations qui ne veulent pas consacrer plus de temps à une matière aussi fondamentale ? Et donc toucher du doigt un nécessaire allongement des formations.
Par-delà la durée exorbitante d'un bon enseignement de cette matière, nous voyons poindre l'argument des formateurs effarés : « mais nous allons faire fuir les littéraires, notre cœur de cible ! ». À cela deux réponses.
Nous sommes peut-être un littéraire atypique mais après un bac A, nous sommes passés d'une maîtrise de droit à un DESS de gestion, truffé de mathématiques financières, de statistiques et autres techniques de calcul de recherche opérationnelle. Nous y avons survécu ! Nous pensons donc qu'avec un peu de persévérance, on peut se mettre à de telles techniques surtout si on en comprend la finalité, grâce à des enseignants qui savent le communiquer. C'est en outre une salutaire ouverture d'esprit.
Mais surtout, nul n'a jamais promulgué comme règle incontournable que le management de l'information fût réservé aux littéraires, sous le prétexte - par exemple - qu'il n'y aurait pas de débouchés pour eux, ailleurs. Nous voulons dire par là que la qualité de littéraires ne doit pas être un obstacle, une justification en soi à la médiocrité d'une fonction. Nous croyons, au contraire, que les vrais littéraires polyvalents sont tout à fait capables de se mettre à des techniques qui les dépassent pourtant largement. L'acquisition d'une certaine maîtrise de l'informatique par les littéraires, que ce soit à l'INTD ou dans d'autres écoles, a toujours montré qu'avec de la volonté on se mettait à tout.
Les techniques comptables et financières
Comment prétendre relever tous les enjeux documentaires de l'entreprise si l'on est incapable de comprendre, un minimum, les documents sur lesquels on doit travailler ? Nous revenons là aux chartistes, capables de lire et de comprendre des documents juridiques anciens. Il est donc, toutes choses égales par ailleurs, impensable de manager l'information dans l'entreprise sans avoir une certaine culture comptable et financière, de manière à savoir lire une écriture comptable et un document financier tel qu'un bilan, un compte de résultats et autres documents de base.
L'information et la documentation juridiques
Nous ne prétendons pas prêcher pour notre chapelle... mais il est bien évident qu'aucun manager de l'information ne peut ignorer l'importance, dans quelque secteur d'activité que ce soit, de l'information juridique. C'est du reste une vision réductrice de parler d'information juridique puisque celle-ci peut tout simplement constituer la Loi. Si dans d'autres domaines, la non information est seulement porteuse d'ignorance, en matière juridique, la non information est porteuse de faute juridique, pénalement ou civilement répréhensible. Faire l'impasse sur ces sujets est donc suicidaire.
Là encore, même dans les meilleures maisons qui y consacrent un temps non négligeable, nous sommes atterrés par le niveau de connaissance des élèves en cette matière. La pratique leur manque cruellement et ils sont en général incapables de comprendre par exemple que dans un code de l'édition privée, il y a la partie officielle du code et des annotations de l'éditeur qu'ils prennent aussi comme ayant force de loi...
D. En conclusion
Nous n'avons pris que quelques points parmi d'autres pour montrer que le travail de refondation des formations est tout à fait possible avec un peu d'imagination et une sérieuse démarche de ré ingénierie de formation.
Cette ré ingénierie suppose également une forte volonté de se remettre en cause avant qu'il ne soit trop tard.
Les élèves des écoles de documentation ne sont pas dupes, même si un certain documentairement correct déclare tabou les questions d'évolution du métier, a fortiori celles de réforme des enseignements. Tôt ou tard, ils ouvrent les yeux et constatent l'écart entre des enseignements fossilisés et la réalité du monde du travail. Témoins, ces grèves du paiement des droits de scolarité dans certaines maisons.
Par ailleurs, la concurrence ne fait pas de cadeau et le management de l'information, voie royale de la fonction documentaire, n'est pas la chasse gardée de quelques prestigieuses institutions. Les grandes écoles d'ingénieurs et de management ont, dès à présent, les yeux rivés sur ces enjeux, même si nous avons dit combien elles les abordaient, elles aussi, avec une vision parcellaire. Mais ces écoles ont l'oreille bienveillante des décideurs, beaucoup plus que les écoles de documentalistes...
Si ces écoles documentaires ne veulent pas continuer à former des chômeurs de longue durée comme c'est trop souvent le cas actuellement - voir le nouveau débat attristant pour les jeunes diplômés du mois de février 2005 sur la liste ADBS-Infos -, si elles ne veulent pas continuer à avoir sur la conscience des diplômés inefficaces parce que mal formés, il serait grand temps qu'elles se réforment. Bien sûr, la question est : comment se réformer quand les responsables sont eux-mêmes pétris de recettes du passé et totalement ignorants des vraies méthodes à enseigner aujourd'hui ?
|cc| Didier Frochot — mai 2005